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L’épargne salariale gagne du terrain dans les entreprises

Par Alban Garel | Le | Épargne salariale

La notoriété de l’épargne salariale a progressé, et sa diffusion au sein des entreprises a gagné du terrain ces trois dernières années, montre une enquête OpinionWay réalisée par les organisateurs de la Semaine de l’épargne salariale (l’AMF, l’AFG, le Trésor, la direction générale du Travail et La Finance pour tous).

D’après cette étude, réalisée auprès d’un panel représentatif de la population française entre janvier et février dernier, 86 % des salariés connaissent, au moins de nom, l’un des dispositifs d’épargne salariale.

Le plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (PER collectif, PERCO) recueille le meilleur score (77 %, +6 points par rapport à la dernière étude réalisée en 2020), juste devant le plan d’épargne entreprise (PEE, PEI, PEG), à 76 %, suivi des actions ou stock-options de l’entreprise (62 %). Les salariés sont aussi plus nombreux à savoir plus précisément de quoi il s’agit (43 % pour le PER, +6 points par rapport à 2020).

Épargne salariale  - © D.R.
Épargne salariale - © D.R.

47 % des salariés détiennent un plan d’épargne salariale

Taux de détention d’au moins 1 dispositif d’épargne salariale  - © D.R.
Taux de détention d’au moins 1 dispositif d’épargne salariale - © D.R.

  • 47 % des salariés détiennent au moins un support d’épargne salariale (+4 points en trois ans), le PEE arrivant en tête à 31 %, devant le PER collectif (25 %) ;

  • L’adoption de l’épargne salariale est surtout forte au sein des structures de taille intermédiaire : le taux de détention déclaré a grimpé de 13 points pour atteindre 63 % chez les salariés de sociétés de 250 à 500 collaborateurs, de 10 points pour atteindre 50 % chez ceux des structures de 50 à 249 salariés ;

  • Ces dispositifs, en revanche, restent toujours moins adoptés par les TPE-PME, même leur détention a progressé de six points à 31 % parmi les salariés d’entités de 10 à 49 salariés.

13 500€ : le montant moyen de l’épargne salariale par bénéficiaire

Montants détenus dans les dispositifs d’épargne salariale - © D.R.
Montants détenus dans les dispositifs d’épargne salariale - © D.R.

  • La dynamique de l’épargne salariale s’observe aussi dans le nombre de bénéficiaires recensés par les teneurs de comptes, selon l’enquête annuelle de l’Association française de la gestion financière : plus de 12 millions de porteurs étaient recensés au 31 décembre 2022, un chiffre en progression de 3 % sur un an, et pour un montant moyen de 13 500 € par salarié. Les actifs sous gestion dépassent les 162 milliards d’euros d’encours ;

  • La diffusion de l’épargne salariale s’est améliorée depuis la mise en place de la loi Pacte, avec, en particulier l’arrivée du PER et sa fiscalité attractive. Mais son taux d’adoption dans les plus petites entreprises reste à la traîne ;

  • Les partenaires sociaux se sont entendus pour rendre ce dispositif obligatoire dans les structures de onze à 49 salariés si elles génèrent un bénéfice net fiscal au moins égal à 1 % du chiffre d’affaires pendant trois années consécutives. Un accord que le gouvernement promet de reprendre en l’état dans son projet de loi sur l’emploi en préparation.

Des placements bien perçus par les salariés

Perception de l’épargne salariale chez les salariés - © D.R.
Perception de l’épargne salariale chez les salariés - © D.R.

  • Neuf détenteurs sur dix estiment que l’épargne salariale permet de se constituer une réserve d’argent sans effort d’épargne. Ils sont 71 % à les qualifier de « bons placements » et 78 % à s’en déclarer « plutôt » ou « très satisfaits ». Quant aux salariés n’en bénéficiant pas, ils sont 76 % à penser que sa mise en place pourrait avoir un impact sur leur motivation vis-à-vis de leur entreprise, 72 % sur leur fidélité ;

  • Pour autant, une certaine méconnaissance des différents plans et mécanismes persiste, relève aussi l’enquête OpinionWay. Un tiers des détenteurs d’épargne salariale estiment que ces dispositifs ne sont pas clairs ou pas faciles à comprendre ;

  • Plus de la moitié déclarent ne pas bien connaître les types de fonds dans lesquels investir, 46 % le niveau de risque et le rendement possible, près d’un tiers ne pas non plus savoir quels sont les cas de déblocage prévus pour ces sommes placées. Ils sont même 63 % à ne pas connaître les frais s’appliquant à ces dispositifs. Plus généralement, ils sont près des deux tiers à exprimer un besoin d’accompagnement.