Arrêts de travail 2022 : hausse de l’absentéisme, notamment chez les jeunes (Observatoire Apicil)
Par Fabien Claire | Le | Protection sociale
Le taux d’absentéisme est passé de 5 % en 2021 à 5,76 % en 2022, soit une hausse de 0,76 point selon les résultats de la deuxième édition de l’Observatoire des arrêts de travail, publié par le groupe de protection sociale mutualiste Apicil, le 03 juillet 2023.
La part des salariés ayant eu au moins un arrêt de travail dans l’année augmente également et passe de 28 % en 2021 à 35 % en 2022, soit plus d’un salarié sur trois.
« Après une baisse entre 2020 et 2021, force est de constater un retour à la hausse de l’absentéisme en 2022, tous secteurs et populations confondus », constate Thomas Perrin, DGA Services du Groupe Apicil.
39 % des salariés de 30 à 39 ans arrêtés en 2022
Un point notable est la hausse de l’absentéisme parmi les salariés les plus jeunes, avec 39 % des salariés entre 30-39 ans concernés par un arrêt de travail en 2022, soit une hausse de 8,5 points sur un an. La proportion est de 32 % pour les moins de 30 ans contre 24 % pour les salariés de plus de 60 ans, soit un écart de 8 points.
Hausse des arrêts de travail de courte durée
La durée moyenne de ces arrêts de travail baisse de 20 % à 22,13 jours et la part des arrêts de courte durée augmente : 48,66 % des arrêts de travail ne dépassent pas 7 jours, soit près de 8 points de hausse sur un an (40,79 % en 2021).
92 % des arrêts de travail sont dûs à une maladie non-professionnelle
- Bien que 92 % des arrêts de travail soient dus à une maladie, la maladie professionnelle reste la cause d’absence de la plus longue durée, avec une moyenne de 91 jours. Ce chiffre affiche toutefois un recul de 22,59 % sur un an.
- Les TMS (troubles musculosquelettiques) sont la principale cause de maladies professionnelles, selon les chiffres de l’assurance maladie : 86 % des 47 398 maladies professionnelles prises en charge).
Population les plus touchées : les salariés à faible qualification
Parmi les populations les plus touchées par l’absentéisme, on compte :
- les salariés à faible qualification, avec un taux d’absentéisme de 8,41 %,
- les collaborateurs ayant plus de 10 ans d’ancienneté (6,54 %),
- les seniors (6,47 %),
- les femmes (6,57 %).
Secteurs les plus touchés
Le secteur de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation est le plus impacté par l’absentéisme avec un taux d’absentéisme de 7,44 %. Le commerce et le transport sont également fortement affectés avec un taux de 6,36 % d’absentéisme.
Dans le contexte de la crise sanitaire, l’absentéisme semble s’expliquer par une évolution du rapport des salariés au travail. Les nouvelles aspirations engendrées par la crise, telles qu’une quête de sens, un besoin de reconnaissance et de conciliation entre vie professionnelle et vie privée, peuvent constituer des sources de désengagement.
Thomas Perrin, Directeur Général Adjoint Services du Groupe APICIL, souligne que la dégradation de la santé mentale des Français et leur nouveau rapport au travail sont des facteurs clés de la hausse de l’absentéisme en 2022. Il insiste sur l’importance de la prévention et de la qualité de vie et des conditions de travail pour répondre à ces défis.
Méthode
• L’Observatoire des arrêts de travail a été réalisé sur la basede plus de 53 000 entreprises clientes du Groupe APICIL, soit plus d’un million de salariés du secteur privé, sur l’ensemble du territoire français.
• Les données sont extraites des données déclarées en 2021 et 2022 via la DSN (Déclaration Sociale Nominative).
• Les taux d’absentéisme ont été calculésselon la méthode calendaire.
• Les arrêts de travail pris en compte sont la maladie, la maladie professionnelle, l’accident sur le trajet du travail, l’accident professionnel et le temps partiel thérapeutique (aménagement temporaire de la durée du travail permettant de reprendre progressivement une activité professionnelle).