Salariat : un statut apprécié des jeunes cadres, surtout pour son caractère protecteur
Par Alban Garel | Le | Protection sociale
Dans une époque marquée par l’incertitude géopolitique et économique, et une baisse du pouvoir d’achat, les jeunes cadres apprécient le statut de salarié : 80 % des cadres de moins de 35 ans ont une bonne image du salariat selon une étude publiée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) fin avril 2023.
Cette popularité du salariat s’explique par son caractère protecteur. Une large proportion de jeunes cadres évoque ainsi la garantie d’un salaire régulier, les congés payés et la protection sociale parmi les principaux avantages du statut de salarié.
Le travail à son compte apparaît malgré tout comme une alternative séduisante. De plus en plus de jeunes cadres considèrent que ce statut procure davantage de stimulation, permet d’être plus autonome, de prendre des initiatives ou d’avoir la main sur son emploi du temps.
Les jeunes cadres apprécient le salariat, en particulier la sécurité et l’équilibre de vie qu’il procure
- 80 % des cadres de moins de 35 ans indiquent avoir une bonne image du salariat, une proportion très largement majoritaire et presque aussi élevée que parmi les cadres plus âgés (88 % chez les 35-54 ans et 85 % chez les 55 ans et plus). Spontanément, les jeunes cadres associent le salariat à des termes tels que la« sécurité », la « stabilité », voire la « tranquillité » et le « confort » ;
- En phase avec ces perceptions spontanées, les jeunes cadres désignent comme principaux avantages du salariat :
- la garantie d’un salaire régulier (60 %),
- les congés payés (42 %),
- la protection sociale (40 %),
- les avantages sociaux afférents (32 %).
C’est donc avant tout le caractère protecteur du salariat, à travers ses contreparties, qui est apprécié des jeunes cadres.
- Les jeunes cadres sont aussi très soucieux de pouvoir concilier vie personnelle et vie professionnelle. 92 % jugent important de pouvoir concilier les deux sphères de vie. Or 56 % d’entre eux estiment que le salariat est la forme d’emploi qui permet le mieux de trouver cet équilibre, contre 26 % qui estiment que le travail indépendant est plus indiqué pour cet objectif, 18 % n’établissant pas de différence ;
- À ces principaux bénéfices s’ajoutent deux autres avantages comparatifs du salariat :
- Pouvoir travailler de façon collaborative est associé davantage au salariat qu’au travail indépendant pour 59 % des jeunes cadres ;
- Pouvoir se former et monter en compétences est, là aussi, davantage associé au salariat qu’au travail à son compte.
Ils sont cependant plus ouverts que leurs aînés au travail à son compte, qu’ils associent à davantage de liberté et de stimulation
- Une majorité relative des jeunes cadres (47 %) estiment que le salariat présente plus d’avantages que d’inconvénients, et 34 % qu’il y a dans le salariat autant d’avantages que d’inconvénients. Ils sont toutefois 19 % à considérer que les inconvénients du salariat sont plus importants que ses avantages, une dernière opinion plus répandue que parmi les cadres plus âgés (11 %) ;
- Les inconvénients du salariat les plus cités par les jeunes cadres sont :
- la nécessité de devoir composer avec une hiérarchie (35 %),
- le manque de liberté (34 %),
- un déficit de reconnaissance (34 %).
- Un désagrément du travail salarié, cité également par 28 % des jeunes cadres, réside dans son caractère jugé routinier, comme si, à leurs yeux, la sécurité offerte par le salariat avait pour contrepartie une forme de « train-train » ;
- Près de quatre jeunes cadres sur dix (37 %) déclarent qu’ils pourraient à l’avenir renoncer au salariat sous certaines conditions et 15 % indiquent même qu’ils préféreraient travailler à leur compte (entrepreneuriat, freelancing, activité libérale, etc.).
Les jeunes cadres attendent des évolutions du salariat, en s’inspirant des « bons côtés » du travail à son compte
- Même si leur degré d’attachement au salariat diffère, les jeunes cadres partagent certains espoirs d’évolution du salariat. Ils aspirent d’abord à plus de souplesse. Une flexibilité accrue pour concilier vie personnelle et vie professionnelle est, en effet, la perspective qui leur donnerait le plus envie de rester salariés (45 %) et ce, encore plus que leurs aînés (37 %) ;
- Si le télétravail a été vécu comme une avancée majeure, il ne semble pas avoir complètement répondu aux attentes très fortes des jeunes cadres en matière de souplesse dans l’organisation du travail ;
- De meilleures perspectives salariales (32 %) mais également la possibilité d’accéder davantage à la formation (22 %) sont particulièrement importantes pour donner aux jeunes cadres l’envie de rester salariés.