Les avantages sociaux, une forme de rémunération trop peu intégrée dans les bonnes pratiques RH
Par Alban Garel | Le | Salaires
Les entretiens annuels sont terminés dans la majorité des entreprises. Alors que 63 % des salariés avouent être déçus de leur augmentation, les entreprises disposent d’autres moyens pour gratifier leurs collaborateurs.
Les avantages sociaux, plébiscités par les Français et avantageux pour les entreprises, ne sont pourtant que très rarement évoqués lors des entretiens. Seuls 10 % des salariés indiquent qu’ils y pensent pendant l’entretien annuel, d’après une étude réalisée par l’institut OpinionWay pour Benefiz, plateforme de souscription et de gestion des avantages salariés.
Une majorité de salariés déçus de leur augmentation salariale
- La rémunération, plus que jamais au cœur des préoccupations des salariés, est un des principaux sujets abordés lors de l’entretien annuel. Cependant, ils observent un écart important entre leurs attentes, souvent élevées, et les réponses apportées par l’entreprise, généralement considérées comme insuffisantes (63 % des salariés avouent être déçus de leur augmentation).
- Pour éviter toute déception qui entraînerait de la démotivation voire des démissions, les entreprises disposent d’autres solutions pour répondre aux attentes de leurs salariés. Ces solutions existent déjà : les avantages sociaux.
Des plus confidentiels aux plus connus, des avantages rarement proposés par les entreprises
- Aujourd’hui, les employeurs ne s’appuient que rarement sur les avantages sociaux pour valoriser leurs collaborateurs, réduisant les échanges aux seuls leviers financiers purs. Seuls 36 % des salariés déclarent que leur entreprise leur propose d’autres avantages que la rémunération dans la négociation. Pourtant, nombreux sont les avantages sociaux dont une majorité de salariés ne dispose pas encore aujourd’hui.
- Parmi les plus rares, se trouvent des services facilitant la vie en parallèle de l’entreprise : la crèche d’entreprise (4 %) ou encore le service de conciergerie (7 %), mais également de nombreux dispositifs liés à la mobilité : la carte essence (7 %), le forfait mobilité durable (9 %) ou encore la voiture de fonction (8 %).
- D’autres avantages sociaux demeurent encore peu répandus aujourd’hui, malgré leur plus grande notoriété. C’est le cas par exemple :
- du remboursement de 50 % du titre de transport (25 % des salariés en bénéficient),
- des titres-restaurant en partie remboursés (30 %),
- du paiement des heures supplémentaires (36 %).
- Enfin, les avantages sociaux sous forme d’épargne restent aussi minoritaires. C’est le cas notamment :
- du compte épargne-temps (30 %),
- de l’épargne salariée (27 %),
- du plan épargne retraite (20 %).
Un intérêt pourtant réel pour les avantages sociaux
- Solution trop souvent éludée car encore trop peu intégrée par les entreprises, les avantages sociaux font aujourd’hui rarement l’objet de négociations lors des entretiens annuels. Seuls 10 % des salariés ont négocié leurs avantages sociaux lors de leur entretien annuel 2022, en septième place derrière :
- les horaires de travail (15 %),
- les conditions de télétravail (17 %),
- le statut (25 %),
- le plan de formations,
- les tâches et missions.
- Toutefois, l’intérêt est réel et commun : 64 % des salariés estiment que les avantages sociaux s’apparentent à une forme de rémunération. Convaincus de leur pertinence, 79 % des salariés déclarent même qu’ils seraient satisfaits, dont 23 % très satisfaits, si on leur proposait.