Recrutement, fidélisation : le salaire reste un facteur clé d’attractivité

La « grande rotation » bat son plein 

• 53 % des salariés se disent en recherche active d’emploi ou à l’écoute de nouvelles opportunités (+7 points vs novembre 2022) :
  • 67 % chez les 18-34 ans (+12 points),
  • 40 % chez les plus de 45 ans (+1 point).

• Le désir de changement et de renouveau s’exprime fortement : 27 % des salariés sondés qui prévoient de changer d’emploi dans les 6 prochains mois aimeraient changer de cap, faire une reconversion professionnelle (+7 points vs novembre 2022). 32 % souhaitent changer de secteur d’activité ;

• La volonté de faire évoluer sa carrière et d’exercer davantage de responsabilités se hisse à la 3^e place des raisons qui poussent les salariés français à vouloir changer d’entreprise (35 %, +9 points). C’est la raison qui progresse le plus par rapport à novembre 2022 ;

• L’augmentation de salaire reste en première position (55 %) en recul de 7 points par rapport à novembre 2022, tandis que l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle (35 %, -3 points) et la quête de sens (24 %, -4 points), apparaissent en légère baisse.

Une satisfaction professionnelle en baisse pour toutes les tranches d’âges

• Si le sentiment de satisfaction pour son emploi actuel reste élevé (69 % des salariés se disent satisfaits de leur job actuel), on constate un net recul par rapport à fin 2022 pour l’ensemble de la population active, alors que ce niveau de satisfaction était stable sur l’ensemble de l’année dernière (76 % en mars 2022, 77 % en novembre). La tranche des 18-34 ans connaît le recul le plus marqué (-13 points) ;

• Les 3 premières raisons qui poussent les salariés à rester dans leur entreprise :
  • Un bon équilibre vie pro/ vie perso : 68 % (-2 points vs novembre 2022),
  • Une ambiance de travail bienveillante : 55 % (-3 points),
  • Une bonne entente avec son manager / ses équipes : 40 % (-4 points).

• La flexibilité offerte par l’entreprise (38 %, +2 points) arrive en 4^e position, suivie par :
  • l’intérêt des missions (28 %, -3 points),
  • la régularité des évolutions de salaire (28 %, +2 points),
  • l’adhésion à la culture d’entreprise (20 %, +6 points),
  • les perspectives d’évolution de carrière en interne (18 %, stable).

Le besoin d’équilibre de vie, de quête de sens, de bienveillance et d’entente au sein de l’entreprise, s’ils ne disparaissent pas, commencent à être moins prioritaires, compte tenu, certainement, des nouveaux acquis de ces dernières années. Portés par un marché de l’emploi très favorable et un contexte qui leur offre de nombreuses garanties, les salariés sont en confiance et apparaissent logiquement plus exigeants dans leur rapport au travail et offensifs dans leurs démarches de recrutement.

De nouvelles aspirations

• 35 % des salariés déclarent vouloir changer d’entreprise pour faire évoluer leur carrière et exercer davantage de responsabilités (+9 points vs novembre 2022) :
  • 37 % chez les 18-34 ans (+8 points),
  • 28 % chez les plus de 45 ans (+9 points).

• Alors que le critère de l’équilibre vie pro/vie perso (cité par 53 % des sondés, -9 points) arrivait jusqu’ici en première position des critères professionnels sur lesquels les salariés se disaient plus exigeants depuis la crise sanitaire, le salaire passe désormais en tête à 57 % (+4 points) ;

• En 3^e position, le critère de flexibilité laisse place à celui du temps de transport, à 38 %. Viennent ensuite :
  • le sens du travail pour 37 % des sondés (-5 points)
  • la flexibilité pour 36 % (-7 points).

Une guerre des talents qui s’accentue

• 40 % des sondés ont été sollicités par des recruteurs au cours des 6 derniers mois (+7 points vs novembre 2022). Parmi les personnes sollicitées, 17 % déclarent l’être plusieurs fois par jour, 35 % plusieurs fois par semaine et 36 % plusieurs fois par mois ;

• Les résultats varient selon les tranches d’âge : si 60 % des 18-34 ans déclarent avoir été sollicités au cours des six derniers mois, ils ne sont plus que 22 % sur la tranche des 45-65 ans. En dépit des débats importants autour de l’employabilité des seniors, on ne perçoit pour l’instant pas d’avancée majeure sur ce front ;

Le phénomène de guerre des talents s’affirme très clairement ces derniers mois, et ces chiffres le confirment. L’enjeu de rétention pour les entreprises n’a en particulier jamais été aussi stratégique face à des salariés qui démontrent une insatisfaction croissante dans leur emploi actuel et qui hésitent moins à démissionner, comme le prouve le nombre record de démissions comptabilisées par le ministère du Travail en 2022.