Rémunération : des niveaux d’augmentation inédits en 2023 (étude Deloitte)
Par Alban Garel | Le | Salaires
Dans la continuité des tendances observées en 2022, les augmentations des rémunérations ont atteint des niveaux inédits en 2023, en particulier pour les OETAM (ouvriers, employés, techniciens et agents de maitrise). Elles reflètent les hausses successives du Smic sur un marché de l’emploi en tension.
Les entreprises ont également joué avec les différents dispositifs possibles afin de booster le pouvoir d’achat de leurs talents, sans oublier les périphériques permettant un meilleur équilibre vie professionnelle et personnelle.
Dans son étude annuelle sur les rémunérations, Deloitte apporte un éclairage sur les évolutions salariales en 2023 et sur les prévisions des entreprises pour 2024. Pour cette 12éme édition, le cabinet a analysé plus d’un million de données individuelles issues de plus de 300 entreprises.
Dans un contexte d’inflation inédit, les entreprises ont privilégié l’ensemble des dispositifs
- Tout comme en 2022, la hausse des augmentations versées est multifactorielle : contexte inflationniste, revalorisations successives du Smic, et difficultés de recrutement et de rétention. Les budgets médians des augmentations du salaire de base ont été de 4,6 % pour les OETAM (+1,5 point) et de 4,0 % (+2,1 points) pour les cadres. Cela représente une forte hausse par rapport à l’année 2022 qui marquait la reprise après les gels salariaux constatés en 2021.
- De plus, les entreprises ont privilégié des augmentations mixtes (générales et individuelles) pour 66 % des OETAM (versus 61 % en 2022) et 54 % des cadres (versus 34 % en 2022).
- Les évolutions salariales observées en 2023 sont particulièrement dynamiques avec 96 % et des entreprises qui ont versé des budgets d’augmentation supérieurs à 2 %.
Dans un contexte économique et social incertain, les prévisions d’augmentation 2024 sont revues légèrement à la baisse afin d’atteindre des prévisions de 4,0 % pour les OETAM et 3,5 % pour les cadres.
Une hausse du nombre de bénéficiaires de la part variable
- En complément des fortes évolutions du salaire de base, les OETAM ont été plus nombreux à bénéficier d’une part variable en 2023 (71 % en 2023 et 62 % en 2022) avec des montants en hausse par rapport à ceux constatés en 2022 ainsi qu’avant 2019. Quant aux Cadres, l’étude constate un léger regain du nombre de bénéficiaires (85 % en 2023 et 83 % en 2022), avec des montants inférieurs à ceux de 2022 et se rapprochant de ceux d’avant 2019.
- De plus en plus d’entreprises mettent l’accent sur la prime de partage de la valeur afin de dynamiser le pouvoir d’achat (53 % vs 29 % en 2022), avec des montants fortement revalorisés par rapport à 2022, passant de 300€, sans distinction de CSP, à 600€ pour les OETAM et 816€ pour les cadres.
- Selon les niveaux de responsabilité et les filières métiers, la part variable représente une moyenne entre 1 et 3 mois de salaire de base, avec un pay-out (rapport entre le bonus versé et le bonus cible) qui malgré une légère baisse, atteint un niveau élevé de 91 % en 2023 (versus 94 % en 2022, 86 % en 2021 et 84 % en 2020).
Les montants d’épargne salariale versés sont en baisse
- En termes d’épargne salariale, après une année 2022 qui marquait la reprise, le nombre de bénéficiaires augmente en 2023 : 90 % des OETAM (vs 73 % en 2022) et 88 % des cadres (vs 82 % en 2022). En revanche, les montants médians versés sont en baisse et peinent à retrouver leurs niveaux pré-Covid-19.
- L’étude indique une stabilité de la progression de la rémunération totale pour les cadres et une forte progression pour les OETAM marquée par la dynamique de la revalorisation du salaire de base bénéficiant aussi de l’indexation du Smic.
- Considérant les budgets d’augmentation du salaire de base et les versements effectifs de la part variable et de l’épargne salariale, Deloitte observe une évolution de la rémunération totale médiane plus marquée pour les OETAM, qui s’élève à 7 % (vs 3,7 % en 2022) et une évolution plus modérée de 3,0 % pour les cadres qui reste enligne avec l’évolution constatée en 2022