Rémunération, flexibilité, opportunités… ce qu’attendent les Français de leur travail en 2023
Par Alban Garel | Le | Salaires
Pénuries sur le marché de l’emploi et difficultés de recrutement obligent, le rapport de force entre chercheurs d’emploi et recruteurs a considérablement évolué ces derniers temps et les entreprises n’ont jamais autant cherché à répondre aux attentes de leurs salariés qu’actuellement.
Oui mais qu’attendent-ils en priorité de leur travail et de leur employeur ?
Si tout le monde s’accorde à chercher un “meilleur travail” dans le but d’améliorer ses conditions de vie, chaque personne a des critères prioritaires qui lui sont propres. Indeed a mené une large étude, publiée le 07/03/2023, auprès de 2 500 personnes en France (et plus de 22 500 dans 9 pays) pour dresser un portrait des aspirations des actifs actuellement.
L’argent reste “le nerf de la guerre”
- À la question “Que voulez-vous le plus gagner dans votre prochain travail par rapport à votre situation actuelle ?”, 48 % des Français répondent l’argent, avec une nuance intéressante : 36 % cherchent à gagner suffisamment pour couvrir leurs dépenses de vie, et 12 % cherchent un niveau de revenus qui leur permette de se construire un futur. Cependant, 18 % cherchent en priorité un travail plus passionnant et 14 % souhaitent disposer de plus de temps libre dans leur prochaine mission ;
- Si la rémunération reste le moteur numéro 1 d’un changement d’emploi, les Français ne priorisent pas en réalité l’enrichissement ou le fait de mettre de l’argent de côté : ce critère n’est cité qu’en 4è position, le niveau d’intérêt d’une mission et la quantité de temps libre étant par exemple davantage plébiscités ;
- Seuls 26 % des Français interrogés se disent optimistes quant à la situation économique de leur pays (le taux le plus bas de ce panel international, identique à celui de l’Italie et nettement en-dessous de la moyenne des 9 pays qui se situe 35 %) ;
- Cette incertitude vis-à-vis de leurs ressources se fait ressentir puisque les répondants cherchent surtout à gagner assez pour pouvoir rentrer dans leurs frais. Cependant, la morosité économique peut aussi générer des aspirations qui s’éloignent de la sécurité matérielle, comme l’illustrent certaines réponses.
Les Français veulent surtout être respectés au travail
- 26 % des Français tiennent plus que tout à se sentir respectés au travail,
- 18 % préfèrent se sentir utiles,
- 16 % apprécient plutôt d’être valorisés,
- 15 % veulent être fiers de leur travail.
La moyenne des réponses de l’ensemble des pays interrogés fait ressortir en premier lieu le besoin de valorisation (29 %), particulièrement fort parmi les Néerlandais et les Britanniques alors que ces mêmes pays sont moins enclins à mentionner le respect en priorité (14 % et 19 % respectivement).
La flexibilité et la considération, premiers axes d’amélioration des conditions de travail
Le sondage demande aussi aux répondants de choisir plusieurs facteurs qui leur permettraient de se sentir mieux dans leur travail actuel, et les deux premières réponses des Français à égalité (37 % chacune) sont :
- la flexibilité, aussi bien horaire que géographique,
- davantage de considération de la part de leurs collègues et/ou de leur hiérarchie.
Les travailleurs de l’Hexagone sont également très attachés aux opportunités de gagner en compétences et de progresser dans leur carrière (respectivement 33 % et 21 % aimeraient qu’on leur offre davantage d’opportunités). 19 % (soit près d’1 répondant sur 5 tout de même) aimeraient d’ailleurs avoir plus d’occasions de prouver à leur manager de quoi ils sont capables.
Les entreprises comme garantes du bien-être et créatrices d’opportunités
- Selon le panel français de cette étude, les entreprises devraient en priorité travailler à offrir de meilleures opportunités à leurs employés (39 %) et à accroître leur niveau de bien-être (38 %) ;
- Des axes de progrès que les recruteurs ont d’ailleurs bien identifiés, puisqu’ils étaient 62 % à citer les possibilités de développement et de formation des employés et 57 % à mentionner la culture d’entreprise comme les aspects qui comptent le plus pour les talents aujourd’hui ;
- 65 % des Français pensent par ailleurs que les employeurs sont responsables de la culture de leur entreprise (et donc en charge de l’améliorer si besoin).