Égalité femmes - hommes : la marche est encore haute (étude Women@work 2024 par Deloitte)
Par Valerie Grasset-Morel | Le | Fidélisation
Stress croissant, difficulté à parler de ses problèmes de santé avec son supérieur, charges familiales insuffisamment partagées au sein du foyer…les résultats de l’étude Women@Work 2024 de Deloitte laissent songeur.
L’étude Women@Work 2024 de Deloitte offre un aperçu des défis, tant sur le lieu de travail qu’en dehors, auxquels sont confrontées les femmes actives dans le monde aujourd’hui. Elle montre aussi le chemin qu’il reste à parcourir aux employeurs du monde entier pour créer des lieux de travail où les femmes s’épanouissent.
5 000 femmes de 10 pays
L’étude annuelle Women@Work recense les points de vue de 5 000 femmes provenant d’environnements professionnels de 10 pays.
Un niveau de stress qui augmente
La moitié des femmes interrogées dans le cadre de l’enquête Women@work2024 déclarent que leur niveau de stress est plus élevé qu’il y a un an (la proportion de femmes qui le pensent diminue cependant depuis 2022), et un pourcentage similaire se dit « préoccupé » ou « très préoccupé » par sa santé mentale.
Pourtant, de nombreuses femmes ne bénéficient pas d’un soutien adéquat en matière de santé mentale de la part de leur employeur et ne se sentent pas à l’aise pour en parler sur leur lieu de travail.
Troubles menstruels : toujours un sujet tabou
Selon une étude publiée en octobre 2022 par l’Ifop, 35 % des femmes déclarent que leurs douleurs menstruelles affectent négativement leur travail et 65 % affirment avoir déjà été confrontées à des difficultés liées à leurs règles dans leur environnement professionnel.
Et pourtant, les femmes interrogées dans le cadre de Women@Work 2024 sont moins nombreuses qu’en 2023 à se sentir à l’aise pour parler à leur supérieur des problèmes de santé liés à la menstruation ou encore à la ménopause ou à la fertilité.
Tâches ménagères : encore réservées aux femmes
Alors que 2 femmes sur 10 vivant avec un partenaire représentent le principal soutien économique, elles assument en parallèle la plus grande part des responsabilités en matière de garde d’enfants ou de soins aux autres adultes, ainsi que d’autres tâches domestiques.
Les femmes qui assument davantage de responsabilités domestiques font état d’un moindre bien-être mental et sont moins à même de se concentrer sur leur carrière.
Culture de l’entreprise : manque de progrès
Les femmes interrogées estiment que les entreprises ne font pas assez de progrès en matière d’égalité entre les hommes et les femmes et d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
- Seule 1 femme sur 10 pense que son employeur prend des mesures concrètes pour respecter ses engagements en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
- Moins de 2 femmes sur 10 affirment que leur employeur a communiqué des objectifs en matière de diversité des genres.
- Environ la moitié des femmes ne pensent pas que l’engagement de leur employeur à soutenir les femmes ait augmenté au cours de l’année écoulée, et moins de la moitié d’entre elles se sentent soutenues par leur employeur pour équilibrer leurs responsabilités professionnelles et leurs engagements extraprofessionnels.
- Un quart des femmes ne souhaitent pas accéder à un poste de direction au sein de leur entreprise.
De nombreuses femmes ne se sentent pas soutenues par leur employeur, notamment en ce qui concerne l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée :
- 95 % des femmes pensent que le fait de demander ou de bénéficier de la flexibilité dans leur travail aura un impact négatif sur leur progression de carrière ;
- 93 % ne s’attendent pas à ce que leur charge de travail soit adaptée si elles adoptent un mode de travail flexible.
Agressions sur le lieu de travail : les femmes encore victimes
Près de la moitié des femmes s’inquiètent de leur sécurité personnelle sur leur lieu de travail ou lors de leurs déplacements professionnels.
De plus, les femmes sont toujours confrontées à des comportements « non inclusifs » sur le lieu de travail : 43 % d’entre elles ont subi de tels comportements sur leur lieu de travail au cours des 12 derniers mois. Ces expériences ne sont souvent pas signalées.
- 31 % des femmes ont subi des micro-agressions au travail au cours de l’année écoulée ;
- 58 % d’entre elles ont été signalées.
- 4 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel au travail au cours de l’année écoulée ;
- 66 % de ces actes ont été signalés.
- 8 % des femmes ont subi d’autres types d’harcèlement au travail au cours de l’année écoulée ;
- 71 % d’entre eux ont été signalés.
« Les employeurs devraient fournir et communiquer des voies claires de signalement et de soutien à celles qui ont des inquiétudes concernant leur sécurité et leur travail pour garantir que tous les employés sentent qu’ils font partie d’une culture de travail où ces comportements ne sont pas tolérés », recommande Deloitte.
Egalité femmes-hommes : des organisations performantes pas assez nombreuses
• L’étude Deloitte permet d’identifier un groupe d’organisations « Leaders de l’égalité des genres », qui, selon les femmes interrogées, ont créé des cultures véritablement inclusives qui soutiennent leurs carrières, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et favorisent l’inclusion.
• Pour autant, seules 6 % des femmes interrogées dans le cadre de l’enquête travaillent pour l’une de ces organisations.
• Ces femmes se sentent plus en sécurité, sont plus à l’aise pour parler de leur santé mentale au travail et savent qu’elles peuvent travailler de manière flexible sans que cela nuise à leur carrière. Elles font également état de niveaux plus élevés de loyauté, de productivité et de motivation.
• Pour accéder à l’intégralité de l’étude Women@work 2024