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Qualité de vie et des conditions de travail : l’enjeu pour accompagner les transformations

Par Sylvie Aghabachian | Le | Fidélisation

La Semaine pour la qualité de vie au travail, organisée par l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) devient la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail, du 19 au 23 juin 2023, partout en France. Une occasion pour rappeler les enjeux de la QVCT dans l’accompagnement des transformations.

Qualité de vie et des conditions de travail : l’enjeu pour accompagner les transformations
Qualité de vie et des conditions de travail : l’enjeu pour accompagner les transformations

Ne dites plus qualité de vie au travail, dites désormais qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Depuis l’accord national interprofessionnel du 9 décembre 2020, l’appellation a changé en matière de bien-être au travail. L’accord invite les entreprises à améliorer collectivement le travail dans le cadre de démarches QVCT. Et la loi Santé au travail du 2 août 2021 impose aux employeurs davantage de prévention depuis la crise sanitaire.

Les branches professionnelles se sont emparées du sujet. En novembre dernier, France Assureurs signait un accord relatif à la qualité de vie et des conditions de travail dans les sociétés d’assurances avec quatre organisations syndicales  (CFDT, CFE‐CGC, CFTC et UNSA). Lors de la signature du texte, Véronique Jolly, DRH de Matmut et vice-présidente de la commission des affaires sociales de France Assureurs se réjouissait d’avoir mis en place une gouvernance durable qui assume d’identifier les facteurs de risque et de protection, notamment grâce à des référentiels. « Une bonne qualité de vie au travail permet d’améliorer l’expérience client. En améliorant la QVCT, on travaille sur la compétitivité et la performance de nos entreprises. Je vois déjà se décliner des accords de cette nouvelle génération. Année après année, on améliore la copie ».

Vision globale de l’employeur en matière de santé et de sécurité

L’un des objectifs du changement d’acronyme est d’améliorer les conditions de travail tout en prévenant les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs. Le défi est grand pour les entreprises bousculées par plusieurs phénomènes : la  grande démission, le désengagement (quiet quitting), le nouveau rapport au travail, la montée de l’absentéisme, l’équilibre des temps de vie, le télétravail… Aujourd’hui, les entreprises font face à une réelle mutation des attentes des salariés. « Du harcèlement aux RPS en passant par la QVT la question a considérablement évolué ces dernières années pour aboutir à une vision globale de l’employeur en matière de santé et de sécurité. Mais au-delà du cadre légal ou du dialogue social, la QVCT désormais concerne tous les acteurs du monde du travail et n’est plus simplement un sujet d’experts des ressources humaines ou de la santé », déclarent Jean-Edouard Grésy et Philippe Emont, cofondateurs du Cabinet AlterNego et auteurs de l’ouvrage « La qualité de vie et des conditions de travail, l’affaire de tous ! » (Editions ESF Sciences Humaines).

Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail du 19 au 23 juin 2023 

Pour sa 20ème édition, la Semaine pour la qualité de vie au travail, organisée par l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) devient d’ailleurs la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail. Elle se déroulera du 19 au 23 juin 2023 sur le thème « Transitions et travail, on en parle ? » Décarbonation, préservation des ressources, digitalisation, allongement de la vie professionnelle : les enjeux sont multiples. « Il s’agit par exemple de tirer profit de l’intelligence artificielle pour faciliter les relations client mais aussi les relations de travail; de favoriser le maintien dans l’emploi aujourd’hui tout en préparant le travail de demain ; de faire évoluer les process et l’organisation pour que l’activité soit efficace et réellement soutenable pour les personnes comme pour la planète ». Selon l’Anact, les enjeux d’attractivité, d’allongement de la vie professionnelle, de transition écologique liant conditions de travail et d’emploi invitent les entreprises à se transformer. « Pour les employeurs et managers, réussir ces transformations appelle un investissement sur trois dimensions au moins : une compréhension collective des enjeux du travail, la qualité du dialogue interne, et une visée stratégique liant conditions de travail et modes de production. C’est ce que propose l’approche qualité de vie et des conditions de travail », indique Matthieu Pavageau, directeur technique et scientifique de l’Anact.

La QVCT comme levier d’attractivité

Lors du  salon  Preventica à Lyon en septembre dernier, Sophie Ferreira Le Morvan, directrice RSE du groupe April insistait aussi sur le lien entre la santé et la QVT, au service de l’attractivité des organisations : « Avec les réglementations européennes existantes ou à venir, comme celle qui obligera les entreprises à rendre compte de leurs politiques notamment en faveur du climat, nous avons de nouvelles opportunités de dialogue et de négociation pour fixer de nouveaux cadres de travail et aussi pour rendre compte aux représentants du personnel et aux salariés. Dans la loi Pacte ou la loi Climat et résilience qui imposent de discuter de la mobilité, et donc des déplacements domicile-travail, la mesure d’impact car elle a été extrêmement négligée. Nous serons alors en permanence dans une démarche d’amélioration continue. »

La branche de la métallurgie et les services publics de l’État se sont aussi mobilisés pour lancer une expérimentation et démontrer à travers elle que la QVCT est un levier d’attractivité pour intégrer de nouveaux candidats et fidéliser les salariés déjà en poste. Grâce au fonds pour l’amélioration des conditions de travail qui cofinance des projets favorisant les expérimentations en faveur des conditions de travail dans les TPE-PME, plusieurs temps de rencontre ont eu lieu avec les salariés à travers des espaces de discussion, précise l’Anact. Différentes thématiques sont ressorties : les difficultés de formation, la place et le rôle du management (à réhabiliter) et la communication. La démarche QVCT ne se résume plus aux temps conviviaux comme le baby foot.