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France Travail, demain « le meilleur ami RH des entreprises » ?

Par Valerie Grasset-Morel | Le | Recrutement

France Travail est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Celle de réussir, à l’échelle d’un territoire, la mise en commun de tous les savoir-faire et compétences pour mieux insérer les demandeurs d’emploi et répondre aux besoins des entreprises.

France Travail, demain « le meilleur ami RH des entreprises » ?
France Travail, demain « le meilleur ami RH des entreprises » ?

France Travail ne se résume pas à un changement de nom de Pôle emploi en 2024. Cette nouvelle entité doit aussi permettre d’atteindre le plein emploi à l’horizon 2027. Et dans le contexte actuel d’un taux de chômage faible (7,2 %), l’objectif est d’aider les entreprises à surmonter leurs difficultés de recrutement : « Le défi consiste à accompagner les entreprises et les filières avec les bonnes compétences et les bons emplois », déclarait Thibaut Guilluy, le Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, lors de la présentation de son rapport de préfiguration de France Travail, le 19 avril 2023.

Plus de 364 000 emplois n’étaient pas pourvus au 4e trimestre 2022, d’après les dernières statistiques de la Dares. Et cela ne va pas s’arranger en 2023 : les intentions de recrutement des employeurs représentent 3,04 millions d’embauches potentielles selon l’étude sur les besoins en main-d’œuvre des entreprises de Pôle emploi.

L’un des enjeux de France Travail consistera donc à « révéler davantage le potentiel d’emplois et réduire les emplois vacants » par « une amélioration de l’offre de services aux entreprises », selon le ministre du Travail.

Une « task force » de conseillers aux entreprises

Afin d’optimiser le conseil et l’accompagnement des entreprises, en particulier les PME-TPE, le rapport de la mission de préfiguration de France travail préconise la mise en place, sous l’égide de la nouvelle entité, d’une coordination des différents conseillers qui interviennent auprès des entreprises (ceux de Pôle emploi, les conseillers des Opco, ceux des CCI/CMA, des collectivités, etc.), sous la forme d’une « task force » de conseillers. L’objectif est de développer une stratégie territoriale de prospection entre tous les acteurs impliqués dans la relation entreprise qui n’existe pas aujourd’hui, ce qui entraine « des sursollicitations et à l’inverse, des entreprises sans aucun contact avec le service public de l’emploi ».

France Travail est destiné à devenir « le meilleur ami RH des entreprises », selon Thibaut Guilluy. Pour ce faire, la nouvelle entité mettra à disposition « une plateforme de services numériques personnalisés et interopérables » entre tous les acteurs du réseau France Travail, permettant « a minima le dépôt d’offres “une fois pour tous”, la mise en commun de l’offre de services et l’accès à une “banque de profils” afin de mieux cibler les offres d’emploi par rapport aux candidats ».

La plateforme pourra se décliner de façon territorialisée en partenariat avec les Régions volontaires et favorisera les synergies avec les acteurs privés du recrutement.

Le but est aussi de croiser les travaux des observatoires de branche afin d’orienter prioritairement les demandeurs d’emploi vers les métiers en tension.

Développer les formations préparatoires à l’embauche

Pour aider les entreprises à trouver le bon candidat, le rapport de préfiguration mise également sur le développement de la formation préparatoire à l’embauche (environ 150 000 par an aujourd’hui) par la fusion de la POEI (Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle), le dispositif créé par les partenaires sociaux, et de l’AFPR (Action de formation préalable au recrutement) instaurée par Pôle emploi. La mise en œuvre de cette nouvelle formation préparatoire à l’embauche sera « digitalisée et simplifiée grâce au développement (en cours) d’un service numérique ‘POE facilitée’ ». Quant à la POEC (Préparation opérationnelle à l’emploi collective), « son devenir pourrait être réexaminé ».

Les dispositions législatives nécessaires à la mise en œuvre de France Travail figureront dans le projet de loi Travail qui sera adopté avant cet été.

Toutefois, la trajectoire de déploiement de France Travail sera progressive d’ici à 2027.

Le réseau France Travail

Pôle emploi va se transformer en France Travail, l’opérateur chargé d’organiser « pour le compte de tous et avec tous » ces conditions de la collaboration et de l’efficacité collective, dans le cadre de la gouvernance d’ensemble assurée par l’État, les collectivités et les partenaires sociaux ;

Les missions locales, fortes de leurs 40 années d’expérience dans l’accompagnement des jeunes vers l’emploi et l’autonomie, constitueront « France Travail Jeunes » aux côtés du nouvel opérateur et co-animeront à ce titre la mise en œuvre des actions au service des jeunes au sein de France Travail ;

Cap Emploi, opérateur « France Travail handicap », continuera d’apporter et de développer son expertise et son savoir-faire pour veiller à la meilleure prise en compte possible des situations de handicap ;

• L’ensemble des acteurs mobilisés (collectivités, Apec, Afpa, E2C, Epide, Opco, Plie, Maisons de l’emploi, associations, SIAE et acteurs du handicap, Agefiph, Fiphp, Caf, Cpam, réseaux et acteurs privés, etc.), « partenaires de France Travail », composeront avec les trois opérateurs, le « réseau France Travail », une sorte d’équipe de France de l’insertion, de la formation et de l’emploi ;

Quant aux Crefop, ils serviront à bâtir le comité régional France Travail.