Transition écologique : jusqu’à 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 (France Stratégie)
Par Fabien Claire | Le | Recrutement
En se basant sur divers scénarios prospectifs pour atteindre la neutralité carbone, il apparaît clairement que le rythme et la performance de la rénovation énergétique des bâtiments doivent être accélérés.
Pour la 2e Conférence annuelle des métiers, France Stratégie, l’organisme de réflexion, d’expertise et de concertation placé auprès du Premier ministre, a été chargé par plusieurs ministres de l’Education, du Travail et de la Transition écologique, d’organiser une conférence le 4 juillet 2023. Cet événement se concentre sur les enjeux de l’emploi dans le cadre de la transition écologique, en particulier la rénovation énergétique des bâtiments.
L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la capacité du marché du travail et du système de formation à répondre aux besoins de la filière au cours des dix prochaines années.
Besoins d’emplois accrus à l’horizon 2030
La première partie de l’étude concerne une prospective quantitative régionalisée des besoins en emplois d’ici 2030. Selon les estimations, la réalisation de tous les travaux de rénovation énergétique nécessitera entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires par rapport à aujourd’hui. En parallèle, les emplois dans la construction neuve pourraient diminuer de 50 000 à 60 000, bien moins que l’augmentation prévue dans le domaine de la rénovation énergétique.
Ces besoins varieront cependant selon les régions, certaines présentant des difficultés de recrutement plus importantes que d’autres. Les régions les plus concernées par ces défis sont l’Ile-de-France, le Grand Est, les Hauts-de-France, le Centre-Val de Loire, la Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie.
Deux projections : scénario de référence et scénario bas carbone
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Dans le scénario bas carbone, les deux régions les plus dynamiques pour les métiers du bâtiment d’ici 2030 sont également les plus peuplées, soit l’Île-de- France et Auvergne-Rhône-Alpes.
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Par rapport au scénario de référence, les créations nettes d’emploi sont amplifiées dans le Nord-Est par les besoins de rénovation du bâti (zone climatique), en particulier en Grand Est et Hauts de France.
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Mais l’emploi reste plus dynamique dans le Sud-Ouest alors que la Bourgogne- Franche-Comté, le Centre-Val de Loire et la Normandie sont en retrait de la dynamique nationale dans les métiers du bâtiment pour les deux scénarios.
Renforcement de la formation et de la qualification
Le deuxième volet de l’étude se penche sur les questions qualitatives en matière d’emploi et de formation pour répondre à ces besoins de recrutement. La réussite de la transition écologique dépend de la capacité des acteurs à faire face à une demande de rénovation en augmentation, et à fournir des travaux de rénovation énergétique de haute qualité.
Trois principales actions sont proposées pour y parvenir :
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Augmenter le nombre d’entreprises et de travailleurs qualifiés pour effectuer ces travaux de rénovation. Actuellement, seuls 7 % des établissements sont « Reconnus Garant de l’Environnement » (RGE), un label attestant de leur compétence en matière de travaux d’efficacité énergétique.
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Augmenter le vivier de recrutement pour ces métiers. Le personnel libéré par la construction neuve ne sera pas suffisant pour combler les besoins de recrutement. Il est donc urgent de résoudre les problèmes d’attractivité de ces métiers pour attirer plus de jeunes dans les formations initiales, et encourager les transitions professionnelles vers ces métiers.
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Renforcer la qualité et la performance globale des travaux de rénovation. Il est essentiel d’améliorer le système de contrôle des travaux et de former davantage de travailleurs à la rénovation performante. Cela nécessite une adaptation des référentiels de compétences et de certification.
Cette étude souligne l’importance d’une planification soignée et d’une action immédiate pour garantir que la France dispose des ressources humaines nécessaires pour réussir sa transition vers une économie à faible émission de carbone.