Brésil : lancement du test de la semaine de 4 jours
Par Agnès Redon | Le | International
Après le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et le Canada, des entreprises brésiliennes vont évaluer l’intérêt de la semaine de quatre jours pour la qualité de vie au travail de leurs salariés et pour leur productivité.
Le Brésil a lancé ce mois de juin 2023 une étude de la semaine de travail de quatre jours à 32 heures réalisée conjointement par :
- 4 Day Week Global, une organisation à but non-lucratif londonienne qui mène des études mondiales sur la réduction de la charge de travail ;
- L’entreprise brésilienne Reconnect Happiness at Work, spécialisée dans la qualité de vie au travail des salariés ;
- L’université de Boston aux États-Unis.
Il n’y a aucun prérequis pour participer à l’expérience.
Le déroulement de l’étude
L’étude se déroule comme suit :
En juin et en juillet 2023, 5 sessions organisées par Reconnect Happiness at Work permettent de recevoir les entreprises intéressées par l’expérience et leur expliquer le fonctionnement du projet.
La deuxième phase de planification du projet commence en août et se poursuit jusqu’en octobre.
Après des analyses préliminaires, la semaine de 4 jours est appliquée sur une période de six mois.
Les résultats de l’étude seront publiés en avril 2024.
Plus concrètement, dans un premier temps, les réunions sont repensées pour être plus productives tout en réduisant le temps de communication entre les équipes. Cela passe par la hiérarchisation des tâches et l’automatisation des processus.
Pour la réussite de cette étude, 4 Day Week Global souligne que l’implication des salariés, et pas seulement la direction des entreprises participantes, est essentielle.
- « Les managers doivent travailler avec leurs équipes pour évaluer les mesures existantes et déterminer si elles sont adaptées », a déclaré Gabriela Brasil, responsable chez 4 Day Week Global au magazine Forbes.
- « Lorsque les salariés travaillent ensemble pour remettre à plat les processus, pour redéfinir les priorités des tâches, repenser la communication, les espaces et les technologies dans l’entreprise, la différence est remarquable. »
« Pour la QVT et la productivité »
D’après Reconnect Happiness at Work, ce projet axé initialement sur l’augmentation de la productivité finit par se traduire par des bénéfices pour les individus, leurs familles et plus globalement pour la société.
« Les entreprises qui sont passées à une semaine de travail de 32 heures constatent :
- Une augmentation de la productivité ;
- Une plus grande attraction et rétention des talents dans l’entreprise ;
- Un engagement plus profond des clients ;
- Une meilleure santé des salariés.
Nous devons apprendre à être productifs en repensant la gestion du temps », a déclaré Renata Rivetti, dirigeante et fondatrice de Reconnect Happiness at Work au magazine Forbes.
Le modèle du Royaume-Uni
L’entreprise met en avant les résultats jugés « convaincants » du test de la semaine de 4 jours mené de juin à décembre 2022 au Royaume-Uni, mené sur 2 900 salariés de 61 entreprises issus du secteur financier, de l’informatique, de la construction, de la gastronomie et de la santé :
- 92 % des entreprises participantes à l’expérience poursuivent la semaine de 4 jours ;
- 39 % des employés se sentent moins stressés ;
- 71 % de réduction des symptômes d’épuisement professionnel ;
- 54 % ont trouvé plus facile de concilier vie personnelle et professionnelle ;
- 1,4 % d’augmentation du du chiffre d’affaires ;
- 15 % des employés participants ont déclaré qu’aucune augmentation de salaire ne les ramènerait à la semaine de 5 jours.