Japon : l’utilisation de ChatGPT par les candidats n’est pas un problème pour 3 recruteurs sur 4
Par Agnès Redon | Le | International
Pour 75,5 % des managers RH au Japon, l’utilisation de l’IA ChatGPT, par des candidats n’est pas un frein à leur recrutement, d’après une étude menée en mai 2023 par l’agence de recrutement Workport.
Les résultats de l’étude
D’après le quotidien nippon Mainichi shimbun, l’agence de recrutement Workport a mené une étude auprès de 139 managers RH à travers le pays entre le 9 et le 16 mai 2023.
- 75 % ont déclaré que l’utilisation de l’IA ChatGPT par les candidats n’affecterait pas leur embauche. Les RH interrogés par l’étude expliquent notamment que « les compétences rédactionnelles du candidat du CV ou de la lettre de motivation » ne les concernent pas mais qu’ils vérifiaient plutôt « son expérience professionnelle et ses réalisations ».
Parmi les réponses, certains estiment que le candidat qui sait utiliser les fonctions de ChatGPT « montre qu’il est hautement qualifié, ce qui est même positif. »
- A l’inverse, 22,3 % ont déclaré que cela les découragerait de les embaucher. Parmi les réponses des RH relevées par l’étude, l’utilisation de ChatGPT peut les faire « douter de la motivation de ces candidats à postuler car ils n’utilisent pas leurs propres mots. »
Parmi les managers RH interrogés, 71 % ont répondu qu’ils ne prévoyaient pas non plus d’interdire l’utilisation de ChatGPT dans le processus de recrutement. « Même si c’est interdit, il est difficile de distinguer son écriture de celle faite par les humains ».
Dans une autre étude menée en avril 2023, Laibo, un cabinet de conseil en recrutement a interrogé 956 salariés âgés entre 20 et 50 ans concernant leur utilisation de ChatGPT. Elle révèle notamment que :
- 64 % y ont eu recours pour changer d’emploi ;
- 31 % y ont eu recours dans leurs tâches au travail ;
- 77 % craignent que l’évolution de l’intelligence artificielle supprime des emplois.
L’intérêt croissant des Japonais pour ChatGPT
Au Japon, l’intérêt des entreprises porté à ChatGPT semble s’être accru. En effet, l’opérateur téléphonique national SoftBank Group a annoncé en mars 2023 qu’il élaborerait sa propre version nippone de ChatGPT et la banque Mitsubishi UFJ Financial Group va permettre son utilisation par ses salariés durant l’été 2023.
Dans cette même stratégie, Seiji Nakata le directeur général de Daiwa Securities Group, une banque d’investissement, a annoncé, d’après un article du Japan Times publié le 5 juin 2023, que depuis le mois d’avril 2023, il avait donné le feu vert à environ 9 000 travailleurs au Japon pour qu’ils « utilisent librement » ChatGPT. En parallèle, Daiwa Securities Group a également renforcé le recrutement de diplômés en sciences pour développer l’expertise en haute technologie.
« Les tâches routinières peuvent être remplacées par l’intelligence artificielle », explique le groupe. « ChatGPT a la capacité de rationaliser les activités de vente au détail en aidant les vendeurs à identifier les produits financiers qui conviendront le mieux à leurs clients ».
Seiji Nakata a par ailleurs déclaré qu’aucun employé de Daiwa n’avait exprimé des inquiétudes sur le remplacement de salariés par ChatGPT. « En remplaçant certaines tâches, les salariés peuvent se consacrer à d’autres domaines d’activité dans lesquels ils peuvent s’épanouir ».