Le télétravail se maintient en Europe, mais recule aux États-Unis (étude Indeed)
Par Alban Garel | Le | International
Malgré les appels de nombreuses entreprises à en finir avec le télétravail, celui-ci perdure sous la forme d’aménagements plus flexibles que ce que les salariés ont connu pendant les confinements.
La proportion des offres d’emploi proposant du travail hybride ou à distance continue-t-elle de croître ? Existe-t-il des disparités selon les nations ? Si oui, dans quelle mesure ? Les dernières données de l’outil Remote & Hybrid Job Tracker d’Indeed apportent quelques éléments de réponse :
• Le télétravail dans les offres atteint un plateau depuis 2022, mais reste largement supérieur au seuil pré-pandémique en Europe et aux Etats-Unis.
• Pour autant, l’usage de mot-clés en rapport avec le télétravail dans les recherches d’emploi sur Indeed reste très marginal.
• Le télétravail est en train de devenir une normalité à laquelle les candidats s’attendent.
Télétravail en France et en Occident : la pandémie, point de non-retour
- Selon les dernières données de l’outil Remote & Hybrid Job Tracker d’Indeed, la proportion des offres d’emploi proposant du travail hybride ou à distance n’a cessé de croître dans de nombreux pays, malgré quelques disparités observées au niveau mondial.
- En France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, les offres d’emploi qui proposaient explicitement des aménagements à distance ou hybrides étaient relativement rares avant la pandémie. Dans ces pays, elles représentaient moins de 5 % de toutes les offres d’emploi au début de l’année 2020 (allant d’un minimum de 1,8 % en France à un maximum de 4,1 % en Allemagne).
- En août 2023, cette proportion avait plus que doublé dans chaque pays, passant à 8,9 % en France et aux États-Unis, à 14,4 % en Allemagne et à 14,2 % au Royaume-Uni.
Le télétravail encore très fréquent dans la “tech”, mais en recul aux États-Unis
- Certains secteurs se prêtent plus que d’autres au télétravail. Les salariés du bâtiment ou du commerce de détail, par exemple, doivent être présents sur place, tandis que les « emplois de bureau » plus traditionnels sont accessibles en télétravail. Le développement informatique qui ne nécessite habituellement qu’une connexion internet fiable est un exemple typique.
- Les entreprises s’efforcent généralement de retenir les développeurs, souvent hautement qualifiés et bien payés, en leur offrant des modalités de travail flexibles. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles, dans les quatre pays analysés, les offres pour ce type d’emploi étaient les plus susceptibles de mentionner le travail à distance ou hybride.
- Dans le monde, la proportion des offres d’emploi de développeur informatique mentionnant le télétravail est beaucoup plus élevée que celle pour l’ensemble des offres d’emploi. Au Royaume-Uni, par exemple, 49 % des offres de développeur mentionnaient le télétravail fin août 2023, contre 14,2 % pour l’ensemble des offres d’emploi.
- La France est le pays où le télétravail est le moins fréquemment proposé aux développeurs, mais le poids du travail à distance ou hybride dans les annonces dépasse les 34 %, un chiffre bien supérieur aux 8,9 % de travail à distance/hybride proposés sur l’ensemble des offres d’emploi. En tendance, le télétravail est cependant de moins en moins proposé aux candidats au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Le télétravail est attendu par les candidats, mais n’est pas recherché spécifiquement
- De manière générale, la proportion de chercheurs d’emploi qui recherchent activement un travail hybride/à distance est beaucoup plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’était à la veille de la pandémie. Pourtant, alors que la proportion des offres d’emploi mentionnant le travail à distance représente une part non négligeable des offres, l’usage de mots-clés en rapport avec le télétravail dans les recherches sur Indeed reste assez marginal. Le télétravail semble devenir une normalité à laquelle s’attendre et n’est plus une option à rechercher activement.
- En France, par exemple, alors que 8,9 % des offres d’emploi mentionnent la possibilité de télétravailler, seulement 0,7 % des recherches visent à découvrir ces offres. Le constat est similaire en Allemagne (3,3 % des recherches contre 14,4 % des offres d’emploi) et au Royaume-Uni (2,7 % des recherches contre 14,2 % des offres d’emploi).
- Les États-Unis sont une exception : la proportion des recherches de termes pour des offres à distance (9,1 %) y est supérieure à la proportion des publications les mentionnant (8,1 %).