Royaume-Uni : Citi réduit les primes des salariés en télétravail plus de deux jours par semaine
Par Agnès Redon | Le | International
Au Royaume-Uni, la banque américaine Citi qui compte 12 500 salariés dans le pays prévoit de réduire les primes des salariés qui ne viennent pas au bureau au moins trois jours par semaine.
Afin de cibler les salariés en travail hybride et connaître précisément leurs heures de présence au bureau, des pointeuses ont été installées en août 2023.
« Nous sommes attachés à notre modèle de travail hybride et fiers de la flexibilité qu’il offre à nos collègues pour travailler au moins trois jours par semaine au bureau et jusqu’à deux jours à distance. Nous avons des attentes fermes en matière de présence au bureau et nous savons que la majorité de nos salariés se conforment aux exigences », a indiqué la banque au média d’information économique Bloomberg en juillet 2023.
L’article précise que le temps de présence au bureau sera pris en compte lors de l’évaluation des performances et de la rémunération des salariés.
Une exigence de plus en plus répandue au Royaume-Uni
Citi n’est pas la seule banque à imposer la présence des salariés au bureau. C’est également le cas de Goldman Sachs, de Lloyds Banking Group ou de HSBC qui a demandé à son personnel de travailler au bureau au moins trois jours par semaine à partir du mois de septembre 2023.
« Nous ne pouvons être compétitifs que si nous collaborons efficacement, ce qui est difficile, si une équipe est en sous-effectif certains jours de la semaine, ou si certaines personnes clés ne sont disponibles qu’à des moments où la majorité ne l’est pas. Nous avons besoin que tout le monde soit ensemble, travaillant à un rythme soutenu, si nous voulons sérieusement la transformation et le changement », a expliqué Charlie Nunn, le directeur général de Lloyds, lors d’un point de presse en juillet 2023.
Moins de flexibilité, plus d’insatisfaction des salariés britanniques ?
Un sondage de Financial News publié le 4 septembre 2023 montre que les employeurs britanniques qui renforcent les règles de présence au bureau sont susceptibles d’être confrontés à la démission des salariés mécontents et souhaitant plus de flexibilité.
Les résultats de ce sondage sont notamment les suivant :
- Sur les 180 salariés interrogés, 38 % déclarent avoir envisagé de quitter leur emploi en raison du changement de politique de leur employeur en matière de travail hybride ;
- 14 % des personnes interrogées déclarent qu’elles devaient désormais se présenter au bureau quatre jours par semaine, contre 6 % à temps plein et 2 % en télétravail complet.
- Les hommes ont déclaré se présenter au bureau plus fréquemment que les femmes, 27 % d’entre eux déclarant y venir quatre jours par semaine, alors que seulement 17 % y étaient obligés ;
- 10 % ont déclaré venir au bureau cinq jours par semaine, même si seulement 3 % y étaient obligés.
- 70 % des femmes ont déclaré qu’elles opteraient pour une entreprise concurrente proposant une semaine de travail de quatre jours, contre 43 % des hommes interrogés.