« Nous devons consolider la formation et le recrutement » (David Mérafina, Parc Astérix)

La saison dernière vous aviez recruté 2 000 saisonniers. Conservez-vous le même volume de recrutement pour la saison 2024 ?

Nous sommes sur un volume de recrutement de 2 500 saisonniers en 2024. Nous mettons en place une très forte campagne de recrutement avant la réouverture de la saison, le 30/03/2024. Les 27/01/2024 et 24/02/2024, nous organiserons un « Forum des Métiers » à l’hôtel La Cité Suspendue. Mais, tout au long de l’année, nous poursuivons nos actions de recrutement car le parc a vu ses périodes d’ouverture s’allonger au fil du temps notamment les week-ends après le mois de septembre, lors des vacances de la Toussaint, de CSE en novembre-décembre et des fêtes de Noël. 

Êtes-vous confrontés à des difficultés de recrutement ?

En effet, nous pouvons éprouver certaines difficultés sur certains métiers en tension comme dans la restauration. Depuis de nombreuses années, nous passons par des dispositifs de formation avant l’intégration des collaborateurs en partenariat avec l’Afdas et Pôle emploi à travers la POEC (préparation opérationnelle à l’emploi collective). Nous proposons des formations diplômantes et certifiantes qui nous permettent de contourner ces difficultés de recrutement.

120 candidats ont été diplômés pour la saison 2022/2023

Former et recruter ont toujours fait partie de l’ADN du Parc Astérix. Cela nous permet d’être dans une logique de professionnalisation de nos collaborateurs. Nous organisons chaque année une cérémonie de remise des diplômes. 120 candidats ont été diplômés pour la saison 2022/2023 le 29/11/2023 dans toutes les catégories de métiers et services : l’hôtellerie et la restauration, la sécurité, la vente, le marketing, les ressources humaines…

Dans quel contexte mettez-vous en place le contrat de professionnalisation expérimental ?

Nous l’avons mis en place avec l’Afdas en 2021 dans le cadre du programme Hope, qui permet l’accompagnement vers l’emploi de réfugiés sur des métiers en tension comme la restauration et le métier d’agent de nettoyage. Nous accompagnons les personnes éloignées de l’emploi, dans des situations sociales et économiques difficiles avec une optique de gagnant-gagnant : pour elles, c’est un accès à l’emploi et pour nous, cela nous permet de lutter contre la pénurie de compétences.

Quel bilan faites-vous de ce type de parcours comme le POEC ?

Le bilan est très positif. Il s’agit de parcours adaptés à nos besoins. Nous pouvons même intervenir sur le contenu de la formation en étant très précis. Cela nous permet de l’adapter à nos métiers.

Vous accueillez une centaine d’alternants par an. Est-ce que les aides en matière d’apprentissage ont été un accélérateur ?

Comme le parc se développe, nos besoins se développent également. Le volume des alternants augmente et bien évidemment, le plan de relance en matière d’apprentissage nous aide et facilite l’embauche d’alternants. Au cours de ces dernières années, nous avons embauché en CDI une vingtaine d’alternants.

Comment se déroule le « On boarding » ?

Avant l’ouverture officielle du parc, nous organisons une journée d’intégration où nous convions tous les salariés. Nous mettons aussi en place une visite virtuelle du parc et un grand nombre d’informations sont diffusées aux futures recrues avant la prise de poste afin de maintenir le lien.

Comment fidélisez-vous les saisonniers ? 

Chaque année, nous demandons aux managers de faire un bilan de l’année écoulée avec les saisonniers. Ces derniers ont la possibilité de bénéficier d’une priorité de réembauche et d’évoluer également au sein du parc sur d’autres postes.   

Quels sont vos enjeux pour 2024 ?

Nous devons consolider la formation et le recrutement. Nous allons lancer un partenariat avec l’Agefiph pour améliorer l’embauche et le maintien en emploi des travailleurs handicapés. Notre objectif est d’accompagner la croissance du parc, qui s’est fortement développé ces dernières années avec la construction de nouvelles attractions et notamment la zone Toutatis. En 2024, la nouveauté est la construction d’une nouvelle attraction, la tour de Numérobis. Nous allons aussi lancer une première comédie musicale gauloise pour la saison prochaine. Nous avons des projets de développement hôtelier et de restauration aussi dont un nouvel hôtel d’une capacité de 300 chambres en 2027. Il faut donc travailler sur les projets de recrutement et la future évolution des organisations ainsi que sur la digitalisation. Les périodes d’ouverture du parc vont aussi s’allonger. En 2022, nous avions 198 jours d’ouverture et en 2024, nous en aurons 218. Tout cela a des impacts RH.  

La plan Saisonnier du Gouvernement recommande d’accompagner les saisonniers dans la recherche de solutions en matière de logement. Qu’en pensez-vous ?

Nous n’avons pas de dispositif logement. Mais depuis 2023, nous réfléchissons sur ce sujet afin d’identifier des solutions de logement que nous pourrions offrir aux saisonniers. Nous sommes totalement en phase avec ce plan Saisonnier. L’hébergement est un plus. Cela permet aussi d’élargir le bassin de recrutement qui aujourd’hui est essentiellement local (Oise et Hauts-de France ainsi que les départements limitrophes). Nous avons mis en place un système de navette qui permet de faciliter le déplacement de nos collaborateurs pour bien travailler et rentrer à leur domicile. Nous réfléchissons aussi au CDI-I.

L’autre sujet prégnant dans vos métiers est l’équilibre des temps de vie…Pratiquez-vous la coupure par exemple dans la restauration ?

Sur certains services, depuis 2022, nous sommes passés à la planification 4/3 pour un meilleur équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Cette planification est très appréciée de nos collaborateurs.

Concernant la restauration, nous ne pratiquons pas la coupure au parc Astérix. Nous faisons en sorte de limiter l’amplitude horaire et le temps de présence des collaborateurs dans l’entreprise.

Où en êtes-vous concernant les NAO ?

une grille salariale supérieure aux minimas conventionnels afin d’être attractifs

Nous finalisons actuellement nos NAO. Au moment où nous échangeons, il est encore trop tôt pour communiquer sur les mesures qui seront prises. Nos échanges avec les organisations syndicales concernent, outre des mesures d’augmentation, pour préserver le pouvoir d’achat de nos collaborateurs, un volet aide à la mobilité, ainsi que l’octroi de jours de congés pour évènements familiaux supplémentaires. Nous faisons en sorte de proposer une grille salariale supérieure aux minimas conventionnels afin d’être attractifs. Nous faisons également un benchmark régulier avec le marché de l’hôtellerie et de la restauration, afin de s’assurer que nos rémunérations sont cohérentes avec celles de ce secteur.