Stratégie

Japon : les entrepreneurs vont être couverts en cas d’accident du travail

Par Agnès Redon | Le | International

Le ministère japonais de la santé, du travail et des affaires sociales a annoncé le 20 novembre 2023 que tous les entrepreneurs allaient bénéficier d’une protection sociale en cas d’accidents du travail.

Japon : en cas d’accident du travail, les entrepreneurs vont être couverts  - © D.R.
Japon : en cas d’accident du travail, les entrepreneurs vont être couverts - © D.R.

Le gouvernement japonais a annoncé que cette assurance serait étendue à tous les secteurs des travailleurs indépendants à partir de l’automne 2024. Le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales estime que la mesure concernera environ 4.62 millions de travailleurs au Japon. 

La mesure vise à « créer un environnement dans lequel les indépendants peuvent travailler en toute sécurité dans un contexte de diversification des modes de travail », a annoncé le ministère de la santé, du travail et des affaires sociales.

N’étant pas considérés comme salariés, ils ne sont en principe pas soumis à une indemnisation par l’assurance publique pour les accidents du travail.

L’assurance contre les accidents du travail est un programme national dans lequel les salariés peuvent recevoir des prestations s’ils sont victimes d’un accident au travail ou pendant leurs déplacements. Les primes d’assurance sont payées par les employeurs.

Le programme dispose d’un système spécial permettant aux entrepreneurs de certains secteurs de s’inscrire s’ils cotisent.

Une mesure spéciale permettait déjà depuis 2021 à certains travailleurs comme les livreurs à vélo ou les informaticiens d’y adhérer en payant eux-mêmes leurs cotisations. La liste des entrepreneurs avait encore été étendue en 2022.

Une nécessité pour « travailler sereinement »

Pour Soichi Ota, professeur d’économie à l’Université Keio interviewé par l’hebdomadaire économique Toyo Keizai, il est problématique que les livreurs à vélo soient considérés comme indépendants. Il cite pour exemple un livreur d’Uber Eats se déplaçant à vélo qui avait fui après avoir blessé un piéton. La victime avait réclamé des dommages-intérêts d’environ 2,5 millions de yens (près de 15 000 euros) non seulement au livreur, mais aussi à Uber Japan considéré comme responsable.

Néanmoins, Uber Japan avait rejeté toute responsabilité, affirmant que « les livreurs sont des travailleurs indépendants et que l’entreprise n’a pas de salariés ».

Pour que les travailleurs à la tâche puissent exercer leur activité « sereinement », il est primordial d’aménager un système de protection sociale et d’éviter ce genre de problème, a souligné Soichi Ota.